Retrait du CPF après 55 ans : montant et modalités essentielles

Certains chiffres ne mentent pas : chaque année, des milliers de salariés voient leur compteur CPF plafonner dès leur cinquante-cinquième anniversaire. Mais ce plafonnement n’a rien d’une sentence. Contrairement à une idée répandue, le crédit acquis ne s’évapore pas du jour au lendemain. Même au moment où la retraite se profile, le compte reste là, prêt à être mobilisé pour qui sait s’en saisir.

Les règles d’utilisation du CPF se transforment à mesure que l’on s’approche de la retraite, dessinant un paysage particulier selon la situation de chacun. Certains parcours restent accessibles, d’autres se ferment, et les retraités en devenir bénéficient de quelques exceptions. Tout dépend du statut professionnel au moment où la demande de formation est déposée.

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Le CPF après 55 ans : état des lieux et évolutions récentes

Arrivé à 55 ans, le compte personnel de formation change de régime pour les salariés : plus aucune alimentation du crédit, mais les droits déjà engrangés restent bel et bien disponibles. La caisse des dépôts et consignations, pilote du dispositif, tient à rappeler que le retrait du CPF après 55 ans ne signifie en rien la disparition des droits accumulés. Ils restent accessibles pour financer des formations qualifiantes ou certifiantes, sans que le compte soit supprimé à la retraite, tant qu’il n’a pas été utilisé.

La réforme opérée en 2019 a consolidé la portabilité des droits CPF. Changement d’employeur ? Passage à temps partiel ? Le solde reste intact et utilisable. L’intervention de l’État dépend, elle, de l’éligibilité de la formation visée. Il y a toutefois une borne à ne pas franchir : dès que la retraite est effectivement liquidée, le compte se fige et n’accueille plus aucun nouveau droit.

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Voici comment évoluent les possibilités d’utilisation du CPF après 55 ans :

• Pour ceux qui poursuivent leur activité professionnelle au-delà de 55 ans, les crédits CPF restent à portée de main pour financer une formation CPF adaptée à leurs besoins ou à leurs envies.
• En cas de départ progressif, notamment par le biais d’un cumul emploi-retraite, il demeure possible de mobiliser ses droits pour préparer une transition professionnelle ou valider des acquis.

Depuis l’année 2023, la caisse des dépôts a mis en place une vérification systématique du statut du titulaire avant d’autoriser le financement d’une formation. Cette mesure vise à garantir la bonne utilisation des droits CPF et à renforcer la sécurité du dispositif. Les acteurs du secteur, organismes de formation comme salariés, doivent donc redoubler de vigilance au moment d’activer ces crédits, afin de ne pas se voir opposer un refus pour dossier incomplet ou hors cadre.

Quels droits et quelles limites pour utiliser son CPF à l’approche de la retraite ?

À quelques années du départ, le compte personnel de formation demeure un outil précieux pour celles et ceux qui travaillent encore. Les droits CPF accumulés restent mobilisables, que l’on souhaite préparer une transition professionnelle ou simplement renforcer ses compétences. Du côté des demandeurs d’emploi, le CPF reste ouvert, indépendamment de l’âge, tant que la liquidation de la retraite n’est pas actée.

Certains choisissent un cumul emploi-retraite. Dans ce cas, les crédits acquis avant le départ à la retraite peuvent toujours être utilisés pour financer une formation. Attention cependant : aucun nouveau droit ne s’ajoutera au compteur. Les salariés sur le point de partir doivent donc bien réfléchir au meilleur moment pour solliciter leur CPF. Seules les formations enregistrées au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou au Répertoire spécifique sont éligibles.

Voici, concrètement, les possibilités d’utilisation du CPF pour les salariés expérimentés :

• Le projet de transition professionnelle permet de viser une reconversion, à condition d’obtenir l’accord de l’employeur et d’un opérateur de compétences (OPCO).
• La mobilisation des droits CPF se fait en toute autonomie via la plateforme officielle. L’accord de l’employeur n’est requis que si la formation se déroule pendant les heures de travail.

Le système conserve une logique de portabilité : un salarié qui change de contrat ou se retrouve au chômage garde l’intégralité de ses droits à la formation. Dès que la retraite est liquidée, toutefois, le compte CPF se fige ; plus aucune dépense ni acquisition n’est alors possible.

Argent non utilisé sur le CPF : quelles options concrètes pour les seniors ?

Même passé 55 ans, le compte personnel de formation garde tout son intérêt pour ceux qui veulent donner un nouvel élan à leur parcours ou se préparer à la suite. Les crédits CPF collectés ne disparaissent pas dans la nature. Il existe plusieurs façons concrètes de les utiliser, à condition de s’en occuper avant la liquidation de la retraite.

Voici les principales pistes à envisager pour mobiliser son CPF avant le départ :

• S’engager dans une formation professionnelle certifiante. L’offre de formations éligibles au CPF est vaste, allant des langues étrangères à l’informatique, du management aux métiers en tension. La plupart sont accessibles à distance, ce qui facilite la démarche.
• Demander un bilan de compétences ou activer une validation des acquis de l’expérience (VAE). Ces dispositifs aident à faire le point sur son parcours et à obtenir une certification, sans avoir à retourner sur les bancs de l’école pour longtemps.
• Se lancer dans la création d’entreprise grâce à une formation dédiée, finançable avec le CPF. Le parcours du PTP (projet de transition professionnelle) s’adresse aussi à ceux qui envisagent une reconversion ou souhaitent monter leur propre activité.

Toutes les démarches se réalisent en ligne, via la plateforme officielle, sans intermédiaire. Il faut impérativement engager la formation avant la date de départ à la retraite ; après cette échéance, le crédit non utilisé reste bloqué sur le compte, sans possibilité de transfert ni de récupération. Un conseil : anticipez, car certaines formations affichent complet rapidement, et certaines nécessitent l’aval d’un OPCO ou de l’employeur si elles empiètent sur le temps de travail.

Le CPF ne s’éteint pas en silence : il attend la bonne occasion pour servir, avant de s’immobiliser à la retraite. Saisir cette opportunité, c’est choisir de ne pas laisser filer des années d’efforts accumulés, et peut-être, écrire la prochaine page de sa vie professionnelle avec une nouvelle énergie.